Par TV5MONDE avec agences 153 Palestiniens ont atterri à Johannesburg jeudi 13 novembre dernier, sans aucun tampon de sortie d'Israël, et dans des circonstances qui restent floues. Pour Pretoria, il s'agit d'une volonté de "déplacer les Palestiniens de Palestine". Ces passagers ont finalement pu être accueillis en Afrique du Sud, où une enquête est menée à ce sujet.  153 Palestiniens ont atterri à Johannesburg jeudi 13 novembre dernier, sans aucun tampon de sortie d'Israël, et dans des circonstances qui restent floues. Pour Pretoria, il s'agit d'une volonté de "déplacer les Palestiniens de Palestine". Ces passagers ont finalement pu être accueillis en Afrique du Sud, où une enquête est menée à ce sujet.  Jeudi 13 novembre dernier, 153 Palestiniens ont atterri à l'aéroport de Johannesburg, à bord d'un avion de la compagnie sud-africaine Global Airways, en provenance de Nairobi. Pour l'Afrique du Sud, leur arrivée est "suspecte" et révèle "une volonté manifeste d'expulser les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie" , selon le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Ronald Lamola. Le groupe est arrivé à bord d'un vol charter et leurs passeports ne comportaient aucun tampon de sortie d'Israël.  "Le gouvernement sud-africain est suspicieux quant aux circonstances de l'arrivée de cet avion." Ronald Lamola (Re)voir : Afrique du Sud: arrivée “mystérieuse” de 153 Palestiniens à Johannesburg 2000 dollars par personne pour ce vol Une organisation obscure nommée Al-Majd serait impliquée dans leur voyage depuis Gaza, selon les passagers palestiniens. "Nous ne voulons plus d'aucun vol à destination de notre territoire, car il s'agit d'un plan manifeste visant à chasser les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie et des zones environnantes, ce à quoi l'Afrique du Sud s'oppose fermement" , a déclaré Ronald Lamola.  "Cela semble s'inscrire dans un plan plus vaste visant à déplacer les Palestiniens de Palestine vers différentes régions du monde, et il s'agit manifestement d'une opération orchestrée."  Ronald Lamola Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé vendredi que son pays comptait élucider les circonstances de l'arrivée "mystérieuse" des 153 Palestiniens jeudi dernier à l'aéroport de Johannesburg.  «  Ce sont des Gazaouis qui, de façon mystérieuse, ont été mis dans un avion, sont passés par Nairobi et sont arrivés ici. J'estime que nous ne pouvons pas les renvoyer. Même s'ils n'ont pas les bons papiers, ce sont des gens qui viennent d'une zone ravagée par la guerre", a déclaré le président sud-africain vendredi 14 novembre, au lendemain que leur arrivée.  Les 153 hommes, femmes et enfants ont été bloqués par la police aux frontières dans leur appareil, sur le tarmac de l'aéroport, pendant plus de 12 heures, à cause de l'absence de tampon de sortie d'Israël sur leurs passeports. Les conditions dans lesquelles ils ont attendu ont été dénoncées par des activistes ayant pu monter à bord de l'appareil. Selon RFI , ils décrivent une chaleur étouffante, ainsi que l'absence de nourriture et de changes pour les enfants.  Le ministère de l'Intérieur a finalement autorisé l'entrée des passagers sur le sol sud-africain, après avoir reçu l'engagement de l'ONG sud-africaine Gift of the Givers qu'ils seraient pris en charge et hébergés. L'ONG a déclaré à l'AFP que les Palestiniens qu'elle aide ont affirmé avoir payé environ 2000 dollars par personne à Al-Majd pour le voyage et qu'ils ignoraient qu'ils allaient en Afrique du Sud. Destination inconnue "Ce qu'on nous a dit, c'est qu'on leur avait promis une sorte de voyage hors de Gaza vers une forme de sécurité dans un pays qui les accueillerait" , a déclaré la représentante Sarah Oosthuizen à l'AFP. Certains d'entre eux pensaient se rendre en Indonésie en Malaisie ou en Inde, selon elle. Vendredi, le président sud-africain avait déclaré que son pays les a accueillis "par compassion" et va enquêter sur les "dessous" de ce vol. Sur les 153 Palestiniens arrivés jeudi, 130 sont entrés sur le territoire avec un visa provisoire de 90 jours et les 23 autres ont décidé de prendre des vols de correspondance pour la destination de leur choix. Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par TV5MONDE Info (@tv5mondeinfo) Un premier avion au mois d'octobre  Le fondateur de l'ONG Gift of the Givers, Imtiaz Sooliman, a expliqué jeudi ne pas savoir qui avait affrété l'appareil et révélé qu'un premier avion transportant 176 Palestiniens avait atterri à Johannesburg le 28 octobre dans des circonstances similaires. Certains d'entre eux ont depuis quitté l'Afrique du Sud pour un pays tiers. Les voyageurs du premier groupe "ne savaient absolument pas qu'ils venaient en Afrique du Sud" , a déclaré Mme Oosthuizen. Le deuxième avion, qui transportait des hommes, des femmes et des enfants, a décollé de l'aéroport d'Eilat (sud d'Israël) pour se rendre à Nairobi. Les passagers ont ensuite embarqué dans l'avion affrété pour Johannesburg, a-t-elle ajouté. L'hébergement qui leur avait été promis à leur arrivée s'est avéré n'avoir été réservé que pour une semaine, et "une fois installés dans ces logements, leur contact avec Al-Majd s'est interrompu" , selon Mme Oosthuizen. Lorsque l'AFP, à Jérusalem, a tenté de contacter Al-Majd, aucun des numéros répertoriés sur leur site web n'était en service. Les autorités israéliennes ont déclaré à l'AFP ce week-end que les 153 Palestiniens avaient été autorisés à quitter Gaza après avoir reçu "l'approbation d'un troisième pays pour les accueillir ", sans nommer le pays en question. L'ambassade de Palestine en Afrique du Sud, a déclaré que le voyage aurait été organisé par "une organisation non enregistrée qui a exploité la situation humanitaire de notre peuple à Gaza, trompé des familles, leur a extorqué de l'argent et a facilité leur voyage de manière irrégulière et irresponsable". L'Afrique du Sud, qui doit accueillir les dirigeants mondiaux lors du sommet du G20 ce week-end, est considérée comme l'un des plus fervents soutiens à la cause palestinienne. Par ailleurs, le conflit à Gaza a un fort écho dans ce pays, qui compte la communauté juive la plus importante d'Afrique subsaharienne. (Re)voir : Comment la guerre à Gaza résonne en Afrique du Sud Prétoria a porté plainte contre Israël devant la Cour internationale de justice fin 2023, l'accusant de "génocide" à Gaza.

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