*Frank

Merci à @ouest-france.fr @nicolasblandin.bsky.social et Philippe Richard de l’avoir inclus dans leur sélection de beaux livres de science pour Noël.

Très honoré d’être aux côtés d’une idole de jeunesse, Jamy, ou d’un ethnologue que j’aime beaucoup, N. Césard !

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Je livre ces quelques mots sans prétention. Pour rendre hommages aux victimes. A celles qui y sont restées. A celles qui sont restées. Et doivent continuer vivre et, pour certaines, témoigner. Courage et respect à vous. (14/14)

Autant de mères, de frères, d’enfants que nos concitoyens vont pleurer. Nuit de haine déchainée contre la vie. Nuit de traumatismes infinis. Des jours durant, les visages des victimes ne m’ont pas quitté. J’ai encore en tête aujourd’hui certains d’entre eux. (13/14)

On est plusieurs à rester sur place. Un peu hagards. On ne parle pas. Ou si peu. On sait ce que vont être les prochains jours. L’insoutenable liste des noms de victimes. Les photos heureuses de personnes dont on ne reverra jamais les sourires. (12/14)

La dernière édition part avec ce titre “Plus de cent morts à Paris”. Il est plus de 2 h du matin, et on a arrêté de compter précisément les victimes... Tristesse infinie. On se rend compte que la soirée est historique dans le sens le plus macabre du terme. (11/14)

Et cette nuit d’horreur, le journal comptera jusqu’à deux pages pleines d’articles, d’infographies et photos. A mettre en page en quatrième vitesse pour informer un maximum de lecteurs. Et la Une à actualiser au même rythme. (10/14)

La mobilisation est partout dans les équipes. Les premières éditions du journal sont déjà partie. On publie un premier article pour le deuxième niveau du journal qui en compte cinq tout au long de la nuit. (9/14)

Sur le plateau d’Ouest-France, des consœurs et confrères rédacteurs reviennent à leur poste. A 23 h, ils sont une quinzaine à avoir quitté leurs pénates pour donner un coup de main. Une collègue, @marietoumit.bsky.social, appelle : “Ma tante habite près du Bataclan, elle peut témoigner”. (8/14)

Je m’identifie alors tellement aux personnes prises au piège. Car on sait qu’il y a des tirs. Mais pas de signe d’intervention policière même si l’on apprend dans la soirée que les forces de l’ordre ont bouclé le secteur. (7/14)

Les terroristes ont investi la salle de concert. “C’est une souricière, ça va être un carnage”, me suis-je dit. Une vague d’émotion m’a traversé à ce moment-là. C’était un concert des Eagles of Death Metal. Un groupe que je connais et que je serais sans doute allé voir si j’avais été à Paris. (6/14)

Sur les réseaux, l’horreur commence à poindre. Des témoignages depuis les terrasses parisiennes. On comprend qu’il y a quelque chose de coordonné, sans savoir exactement qui et quoi. La tension monte d’un cran autour de 22h30. “Oh putain ! Ils sont au Bataclan !”, ai-je dit à mes collègues. (5/14)

Sur la lancée de notre humeur taquine, on ironise : “Sans doute un feu de friteuse”. Phrase immédiatement suivie de quelques rires. Ce seront les derniers de cette funeste soirée.
Les premières minutes, on ne trouve que peu d’informations sur la tragédie en cours. (4/14)

On discute. Un peu plus longuement que d’habitude. Ça chambre, comme à l’accoutumé. On est à peine perturbés par le bruit lointain des journalistes des Sports. L’un d’eux, Jacques Guyader, vient nous prévenir qu’une explosion a été entendue aux abords du Stade de France. (3/14)