Cyprien Caddeo
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Cyprien Caddeo
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Journaliste politique le jour. Journaliste cinéphile la nuit. Carte de presse numéro whatever DM Ouverts ou mail : [email protected]
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Je reverrai RÉSURRECTION de Bi Gan après Cannes mais en l'état c'est le rage quit. L'impression qu'un cinéphile esthète me passe une diapositive vaporeuse en me murmurant "c'est beau hein ?''

Oui c'est beau. Mais pas aujourd'hui copain.
A travers un cas de bavure sur un gilet jaune, Dominik Moll fait l'examen rigoureux d'une institution malade, qui se protège avant de protéger les autres. DOSSIER 137 est un film-témoin, branché au réel et didactique dans le bon sens du terme.
Oliver Laxe va jusqu'au bout de la rave là où la raison s'achève avec SIRAT, fuite en avant dans le désert marocain alors que le monde s'effondre. C'est ok mais pour un film qui prétend se consumer dans la fête et dans l'errance, ça manque d'un brin de folie, et c'est même assez facile.
Triste de voir les Coen, désormais en solo, glisser dans l'indifférence vers la mort cérébrale.
HONEY DON'T force le trait de la comédie sexy-queer mais donne l'impression de besogner dans de l'eau tiède.
Mauvais plan Q : on prie chaque scène d'accélérer pour finir plus vite.
La palme est à la Quinzaine. Avec YES, Navad Lapid donne un aperçu de ce que peut donner un delirium national, et signe un film aussi fiévreux et torturé que la société israélienne avec laquelle il entend rompre, après le 7 octobre et les massacres à Gaza.
C'est un divorce, un pamphlet, un ouragan.
Programmatique, THE PRESIDENT'S CAKE, prix du public de la Quinzaine, a toutefois la force de l'évidence : farce noire sur la comédie du pouvoir de Saddam - qui force son peuple affamé à lui faire des gâteaux qu'il ne mangera pas.

(une chicken palm pour Hindi le coq, vite !)
Klapisch fait pschitt. Une embarrassante plâtrée de népo-babies pataugent dans LA VENUE DE L'AVENIR, croûte bourgeoise-boomeuse célébrant un passé de roman national censé nous fédérer.

Envie de cramer son Montmartre en CGI.
J'avais peu pleuré jusqu'ici à Cannes, j'ai tout lâché devant MA FRÈRE
Les réalisatrices de la websérie Tu préfères l'adaptent et nous offrent le shot de joie et de vie dont on avait besoin dans ce dernier virage, le temps d'une colo dromoise, d'un grand film sur l'enfance, les tribus éphémères ❤️
Saeed Roustaee déjoue avec MOTHER AND CHILD les critiques autour du voile de ses actrices, en faisant le portrait très moderne d'une femme iranienne et d'une mère endeuillée, en lutte face à des hommes médiocres qu'elle estime coupable de son drame.
VALEUR SENTIMENTALE c'est le choc sensible entre un vieux cinéaste sur le retour et ses deux filles, dont l'une est actrice.
(Auto)Portrait de Joachim Trier sur l'artiste comme élément de vampirisation, avec Stellan Skarsgard en ogre tendre.
Un peu en dessous de JULIE mais fort.
DANGEROUS ANIMALS c'est le pitch le plus australien imaginable : un tueur kidnappe des filles pour les donner à bouffer aux requins.

Mais cette série B très généreuse est moins con qu'elle en a l'air quand elle mastique l'imaginaire de la sharksploitation façon Greta Squale-berg vénère.
Très ému, Thomas Ngijol est venu présenter son nouveau film, à rebours de ses comédies habituelles. Un plongée en forme de faux polar dans le Cameroun de ses origines, qui manque malheureusement de souffle - ultra-impliqué à l'écran, l'humoriste dévore sa propre entreprise .
En s'accrochant à une bande de pieds nickelés qui kidnappent celui qu'ils croient, sans certitude, être un tortionnaire du régime, Panahi met en abyme ses propres conditions de tournage, clandestines, à la barbe des mollahs. UN SIMPLE ACCIDENT - et ses plans séquence - sera sans doute au palmarès.
Alors, pas vu le Kurosawa que Spike Lee adapte dans HIGHEST 2 LOWEST, mais à peu près sûr qu'il manquait d'un Denzel Washington dans ses plus beaux habits de cabotin boomer.

Ça fleure bon le nanar de plateforme, pour Apple TV, mais au moins on a bien pouffé en séance presse.
Allez on oublie l'accident Ducournau et on kiffe tout son saoul CLASSE MOYENNE, ou la révolte d'un couple de prolo face aux bourges qui les emploient pour garder leur luxueuse baraque

Un peu l'impression d'avoir vu la version franchouillarde de Parasite, comédie de vacances marxiste et jouissive
Reposted by Cyprien Caddeo
Que s’est-il passé ?
Alpha est un naufrage de bout en bout. Rien ne va, du scénario à la photo au montage jusqu’à la musique. Comment expliquer une catastrophe industrielle de cette ampleur ?
C’est d’une grande tristesse.
Virage post-Palme très mal négocié pour Julia Ducournau. ALPHA va carrément dans le mur, malgré une première heure prometteuse, où la cinéaste joue ses gammes cracra. Mais, torpillée par un scénario bêtement shyamalanesque, cette parabole du sida s'avère épaisse mais sans substance.
Redoutable LES AIGLES DE LA RÉPUBLIQUE, faux film noir en Absurdie, où une star du cinéma accepte de tourner un film de propagande à la gloire d'Al-Sissi.
Tarik Saleh livre un avertissement : si l'art doit être politique, il doit aussi et surtout rester l'ennemi du pouvoir.

Fares Fares primé ?
Petit retour en forme de Wes Anderson, avec THE PHOENICIAN SCHEME, où le cinéaste renoue avec la thème de la famille dans une adaptation inavouée et revigorante de Tintin.

Benicio Del Toro incarne un capitalisme réduit au stade de charabia, qui pourrait sauver son âme.

Ouais, ça, ça reste à voir
C'est tout charmant et drôle AMOUR APOCALYPSE, mise à jour de la rom-com à l'heure de l'éco-anxiété

Ça se pense un peu comme une thérapie collective, on aimerait juste que ça bazarde avec un peu plus de rigueur les facilités du genre.
Emporté par L'AGENT SECRET de Kléber Mendonça, récit dense à la poursuite des fantômes de la dictature brésilienne
Une épopée sur la mémoire qui s'échappe, bien barrée comme pour exorciser l'impuissance, avec des filatures, des requins et une jambe coupée qui kick des culs.
Dans un PMU, la mort d'un vieux qui vient de gagner au loto déclenche un sacré merdier.
Ça aurait du être une série B nerveuse LE ROI SOLEIL mais Cardona accouche d'un labyrinthe narratif inutile, voire insultant quand il nous prend pour des crétins à surligner son discours politique pourtant simple
Linklater chambre autant qu'il rend hommage à la NOUVELLE VAGUE, en revisitant le tournage d'A bout de souffle

Un pastiche rafraîchissant quoiqu'un peu vain, qui confirme, après la version Garrel, que Godard est un superbe et inépuisable personnage de cinéma.
Palme d'or du film-contraceptif, DIE MY LOVE livre la version ultraviolente, emphatique, tout en convulsion sonore, d'une dépression post-partum et d'un désir féminin cadenassé.

Ça veut vous faire mal.

Verdict : beaucoup de boucan pour pas grand chose si ce n'est Jennifer Lawrence, volcanique
Si les Goonies faisaient du water-polo et étaient des enfants de Satan croisés avec de petits inquisiteurs mesquins, ça donnerait THE PLAGUE

Un conte horrifique qui creuse le thème du harcèlement, et par là les mécaniques d'exclusion, avec une précision absolument redoutable

Première claque