Ces 8h d’audience, marquées par des échanges tendus, ont permis de faire émerger un fait indéniable : personne, parmi les 50 personnes présentes à la soirée « familiale », n’a trouvé à redire à ces costumes et à ces scènes d’étranglement mimées sur des hommes grimés en noir.

Merci ! Je découvre votre thread je vais le rattraper.

Il nous a fallu 2 jours pour décortiquer les documents de l'Ifop, interroger des experts et rapporter au mieux les failles de ce sondage.

Mais pendant ces 48h, des chiffres alarmistes ont été diffusés sans distance par certains médias, façonnant de facto l'opinion sur les "musulmans de France".

À lire aussi dans l'article : un rappel de Yann Philippin sur l'enquête qu'il a menée en 2023 et qui révélait les liens entre la revue « Ecran de Veille », qui a commandé ce sondage à l'Ifop, et les Émirats arabes unis.

Autre exemple : les répondant·es ont été interrogé·es sur leur degré d'approbation des "positions des islamistes", sans que ne soit jamais défini le terme "islamiste", ni leurs "positions".

L'Ifop nous répond que « la plupart des musulmans connaissent les positions, grosso modo, des islamistes ».

D'ailleurs, le mot « charia » apparait dans le rapport de l'Ifop, mais n'a jamais été prononcé par les sondeurs auprès des personnes interrogées (ils ont parlé de « loi musulmane »). L'Ifop a rajouté « charia » dans son rapport, entre parenthèses. Puis le terme a voyagé jusque dans les médias.

L'Ifop a additionné les 15% des sondé·es ayant répondu positivement et les 31% ayant répondu « on peut l'adapter aux règles du pays » (manifestant ainsi plutôt une volonté de respecter les lois de la république). Cela donne un 46% artificiel, choquant, et que quasiment personne n'est allé vérifier.

Mardi, BFMTV recopie un pourcentage affolant (tiré du rapport) : « 46% des Français musulmans estiment que la charia doit être appliquée dans les pays non-musulmans ».

C'est pourtant faux. Il s'agit d'une addition douteuse, faite par l'IFOP, de deux pourcentages qui n'ont rien de similaires.