Et si la vraie Troie se trouvait précisément au croisement d’Homère et de l’archéologie ?

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À partir de 1870, l'amateur passionné Heinrich Schliemann fouille Hissarlik (Turquie), où les Anciens situaient Troie, non loin de la mer Égée.

Au bout de trois ans, il découvre différents objets en or (diadème, boucles, etc.). Il les nommera « Trésor de Priam ».

Les anciens Grecs ne doutaient pas de l'existence de Troie et de la guerre mythifiée.

Rapportée par Homère, qui aurait vécu au VIIIe siècle avant J.-C., il raconte des événements datés (selon Hérodote) vers 1250 avant J.-C., à la fin de la civilisation mycénienne.

La représentation de Cranach (et ses fils/ateliers) de ce sujet a été influencée par l’Historia Destructionis Troiae de Guido delle Colonne, un récit médiéval fantaisiste de la guerre de Troie.

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Mais le peintre et graveur Lucas Cranach l’Ancien (1472 – 1553) transforme l’histoire : ici, Pâris devient un chevalier parti à la chasse, qui s’endort dans un buisson et rêve que Mercure, vêtu de plumes de paon, lui demande de trancher le différend.

Le chevalier assis à gauche vient tout juste de rendre son jugement. Autant dire qu’il vient de se faire de solides ennemies.

À l’origine, le mythe raconte comment le berger Pâris fut choisi pour arbitrer un concours opposant Héra, Athéna et Aphrodite.

Quant au Père Fouettard, que l’on croit souvent moderne, il apparaît dès le XVIe siècle dans l’espace lorrain, sous des formes multiples. Mêlant figures historiques locales, traditions éducatives et imagination populaire...

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Loin de l’image rassurante qu’on en a aujourd’hui, les premières légendes associées à Saint-Nicolas sont traversées de récits sombres, où le merveilleux côtoie la peur.

Comme dans l’épisode du boucher et des trois enfants ressuscités.

Informations supplémentaires et numérisation du manuscrit : library-search.open.ac.uk/discovery/fu...

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La religion occidentale donne lieu à des confusions : les Portugais auraient d’abord suivi le bouddhisme avant d’adopter le christianisme : un contresens né du fait que les premiers missionnaires se vêtirent en moines bouddhistes avant d'adopter l’habit confucéen.

Les missionnaires européens forment une catégorie à part. On souligne leur maîtrise du chinois, leur savoir scientifique et leur présence à Macao et à la cour impériale.

Cette position ambiguë façonne une image d’Europe savante, mais toujours instrumentalisée.

Les relations coloniales apparaissent indirectement. Les textes évoquent des « esclaves noirs » avec un vocabulaire déshumanisant et des malentendus profonds sur le commerce atlantique.

L’illustration contredit parfois ces descriptions, notamment dans les tons et les attitudes.

Certains peuples reçoivent des stéréotypes spécifiques : Anglais amateurs d’alcool et de lainages, Polonais dressant des ours, Portugais réputés combattants.

L’iconographie, pourtant, reste largement standardisée, dérivée d’un prototype hollandais adapté selon les besoins.

Les coutumes européennes apparaissent dans des descriptions étonnantes : cheveux libres chez les femmes, corsets interprétés comme « liens pour affiner la taille ».

Les vêtements masculins se résument au tricorne, au manteau long et aux chaussures de cuir.

L’organisation politique européenne est schématisée : un souverain séculier (le roi) et un souverain religieux (le pape).

Cette lecture binaire reflète les cadres conceptuels chinois, habitués à séparer l’autorité temporelle et l’autorité spirituelle.

La référence principale reste le marchand européen croisé en Chine. D’où une insistance sur la richesse, la compétence commerciale et l’influence des négociants.

Le monde atlantique est perçu comme lointain, défini par ses échanges plutôt que par ses réalités politiques.

Les auteurs chinois décrivent les Européens par leurs traits physiques : peau très blanche, nez proéminent, yeux bleu-vert, cheveux dissimulés sous des perruques.

Ces caractéristiques deviennent des marqueurs ethniques pour identifier un groupe rarement observé directement.

La source est un manuscrit illustré du XVIIIᵉ siècle, le Huang Qing Zhigong Tu, vaste inventaire impérial des « peuples tributaires ».

Chaque groupe y est décrit en chinois et en mandchou, accompagné d’une paire de portraits stylisés destinés à identifier les étrangers.