Francesco Barchiesi résume :
"C’est un produit qui puise sa force dans la solitude et le traumatisme, et exacerbe, au lieu de guérir, les problèmes mêmes qu’il prétend résoudre.

Face à l’océan de nos désirs, la machine nous dit ce que nous voulons le plus entendre : qu’elle nous aime"

9/9

À long terme, les chatbots renforcent les biais et enferment les utilisateurs : si 1,2 million des utilisateurs ChatGPT évoquent des idées suicidaires, l’IA peut accentuer isolement, parfois jusqu’au passage à l’acte.

Et alors, qui désigne t-on comme responsable ? Pour l’instant, personne.

8/9

Ces entreprises savent que l’attachement émotionnel augmente l’engagement, et donc les profits. C’est le modèle économique de l’attachement.

Les géants de la tech poussent loin ce principe : Elon Musk intègre des chats érotiques gamifiées, avec des niveaux d’intimité à débloquer.

7/9

L'IA conversationnnelle est un miroir
Conçue pour nous maintenir en ligne, elle est programmée pour être complaisante et conforter toujours l’interlocuteur. Ça parait inoffensif, agréable, on y voit un confident sans jugement, et l’illusion fonctionne.

6/9

C’est très pernicieux ; l’IA peut générer une réponse qui dit “je t’aime”, ou “je te comprends” - mais ce sont des mots générés, vides d’émotion réelle.

5/9

L'IA ne ressent pas
Construite à partir de bases de données, elle tente d’imiter le langage humain, génère un nom, une voix... L’anthropomorphisation nous fait oublier qu’on parle à un algorithme — c’est l’effet Eliza.

4/9

L'utilisation de chatbots se démocratise ; nous pensons qu’il faut rappeler leur fonctionnement et les intentions de leurs créateurs pour pouvoir en avoir un usage éclairé.

🇺🇸 ChatGPT revendique 800 millions d’utilisateurs actifs.
🇫🇷 En France, il y a 6 millions d'utilisateurs quotidiens

3/9

Alors que les adolescents traversent une épidémie de solitude et que la santé mentale est fragilisée, les chatbots peuvent apparaitre comme une solution.

Nous comprenons que certains se tournent vers des chatbots pour y chercher du soulagement, de l’apaisement, une impression d’écoute.

2/9

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3/4

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Nous, on trouve ses mots d’une tristesse infinie, et on tient à le dire : on les aime nos artistes humains.

Et si on précarise encore plus leur métier, il n’y aura vite plus grand monde pour générer la base d’entraînement de ces systèmes.

6/7

Et le PDG de Suno de dire :

“Ce n'est pas vraiment un plaisir de faire de la musique aujourd’hui ; ça prend beaucoup de temps, d’entrainement (...) Je pense que la plupart des gens ne profitent pas du temps qu'ils passent à faire de la musique.”

5/7

🇬🇧 Au Royaume-Uni, les artistes eux-mêmes se manifestent : plus de 1000 musiciens se sont rassemblés pour sortir ensemble l’album Is that what we want ?

Cet album rejette la volonté du gouvernement de modifier le droit d’auteur pour permettre aux IA d’utiliser les œuvres protégées sans licence.

4/7

Alors justement… :
🇩🇪 La cour régionale de Munich a condamné OpenAI et l'a jugée coupable de violation de droit d'auteur.

🇺🇸 La Recording Industry Association of America® (Sony et Universal Music Group) a porté plainte contre Suno pour avoir utilisé leurs enregistrements sans autorisation.

3/7

Pour générer des chansons, l'IA est entrainée sur des millions de chansons d'artistes réel·les.

Le PDG de Suno Ai assume : “Nous savons que nos données d’entrainement contiennent des oeuvres protégées par le droit d’auteur. Ce n’est pas illégal, c’est ce que font toutes les entreprises d’IA”.

2/7

Hubert Guillaud est journaliste spécialiste des systèmes techniques et numériques, il a écrit “Les Algorithmes contre la société”, et il gère danslesalgorithmes.net qui aide ses lecteurs à comprendre les transformations numériques, et à trouver les ressources pour agir sur le monde numérique.