George Kaplan
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George Kaplan
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La nostalgie est un plat qui se mange froid.
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Addendum : pour le signe mathématique « moins », on veillera à utiliser le demi-quadratin et non le trait d’union, qui est un peu court.

Pour les listes aussi.

Et on ne met pas de trait d’union à « extrême gauche » ou « extrême droite », contrairement à ce que presque tout le monde fait.
Ces vertus – si elles en sont – peuvent à la limite être attribuées au tiret d’incise, considéré comme plus élégant et plus incisif que les parenthèses, lesquelles étouffent ce qu’elles ceignent.

Mais bon, c’est pas la Pléiade non plus, faut pas pousser mamie dans les orteaux.
« Le tiret cadratin est une gourmandise littéraire, un outil puissant et subtil. »

😄

Non plus. C’est un repère typographique, c’est tout.

Il n’y a rien de « gourmand », rien de « littéraire », rien de « puissant », rien de « subtil » à l’utiliser.
« En français, le tiret cadratin est ce long trait qui ponctue dialogues, incises et énumérations », peut-on lire dans l’article.

Que nein. Il ne sert qu’à ponctuer les dialogues. Pour les incises et énumérations, on utilise le tiret d’incise (demi-quadratin).
Rapide rappel des différents tirets.

— Tiret quadratin : sert dans les dialogues pour marquer le changement de locuteur.
– Tiret demi-quadratin ou d’incise, rôle semblable à celui des parenthèses.
- Tiret quart de cadratin ou trait d’union : sert à former un substantif composé (« tord-boyaux »).
Je n’irais pas jusque-là, mais la confusion des tirets n’en reste pas moins une plaie de notre époque.
Je n’ai jamais entendu cette expression, enfin je crois.
Un grand coup de ciel bleu délicieusement tiède en plein dans la gueule. Je le sens encore inonder la nef de ma rétine et couler dans ma mémoire, où il demeure, quasi intact, depuis très exactement trente ans.
J’arrivais à Rome, où j’allais vivre deux ans.
Un bleu pur, profond, d’une limpidité fraîche et nouvelle, promesse d’une vie qui allait commencer, là, maintenant, et dont je ne savais absolument rien.
Je suis sorti de la gare sans y réfléchir, perdu dans je ne sais quelle pensée convenue. Mais à peine avais-je mis le pied dehors que mon regard fut happé par le bleu du ciel.
Ainsi le voyageur moderne découvre-t-il Rome comme le pèlerin découvrait Saint-Pierre avant le percement de la via della Concilazione : par un effet de surprise soudain, stupéfiant.
Il n’y a plus que dans « L’Éclipse », le film de Michelangelo Antonioni, que l’on peut voir cette houle blanche dans son éblouissante pureté, avant que les édicules marchands ne viennent l’encombrer comme une île de plastique en mer.
La voie s’y arrête net et précipite le voyageur dans l’un des plus beaux élans architecturaux du siècle : son hall, ou plutôt son auvent, voile de béton blanc travertin, vague admirable qui s’étire et s’ouvre soudain vers l’océan romain.
J’avais naturellement suivi le mouvement des autres voyageurs pour gagner l’extrémité du quai : tous les chemins mènent à Rome, dit-on, ce qui est vrai, mais aucun ne la traverse, on le dit moins ; du moins aucun de ceux qui arrivent à la bien nommée gare de Termini, tout le monde descend.
Le train était bien arrivé, à l’heure prévue. J’avais ramassé mes bagages, j’avais salué mes compagnons de compartiment, je les avais traînés – les bagages, pas les compagnons – dans le couloir du train et j’étais descendu à quai.
Ils ne m’émerveillaient pas moins que les plus nobles reliques de marbre ou de travertin qui s’égrenaient ici et là dans tout ce bazar.
des villas turinoises, celles édifiées pour les hauts fonctionnaires du Risorgimento, et toute une guirlande de signes plus criards : pylônes grisaille, panneaux signalétiques, automobiles et cyclomoteurs en pagaille.
des monstres de briques crasseuses plus ou moins éventrés, informes, vestiges de murailles ou d’aqueducs d’il y a deux mille et quelques ans ;
Lorsque le train faisait son entrée dans la ville des villes apparaissaient d’autres formes plus urbaines mais tout aussi inconnues : des immeubles d’habitation comme il en existe des milliers dans ce qu’on appelle la « périphérie de Rome » ;
Assurément de simples mauvaises herbes qui bordaient la voie mais qui m’évoquaient les plantureuses volutes de l’acanthe, que je ne connaissais jusque-là que sous leur forme architectonique, celle des fameux chapiteaux corinthiens, quintessence de la civilisation gréco-romaine, donc du monde connu.
… mais qui suscitait ma curiosité, car j’y voyais des plantes que je n’avais jamais vues jusqu’alors.
… fournis par la Société nationale des chemins de fer, je m’endormais à jamais vers 9 ou 10 heures du soir, dans les sillages de la nuit quelque part entre Lyon et Modane, pour me réveiller pour toujours le lendemain vers 9 ou 10 heures, quelque part dans une campagne assez moche…
J’étais émerveillé par cette magie qui faisait qu’après avoir casé mes bagages – une valise avion, un gros sac et un sac à dos –, fait connaissance avec mes compagnons de compartiment, abaissé les couchettes et dressé une couche de fortune avec la couverture rêche et les draps diaphanes…
Désormais âgé de 21 ans, en ouvrant la porte de mon compartiment, j’entendais déjà la musique de Rome et cela me procurait une excitation sourde et profonde.